Interview de David Hewlett par Serie TV

Comme chaque année, en juin dernier, Serie TV est allé nous balader sur le tournage des deux séries Stargate à Vancouver. En attendant le prochain hors-série sur Stargate, nous n’avons pas résister à l’envie de vous présenter en avant première l’interview du chouchou des fans d’Atlantis, en la personne très drôle de David Hewlett, qui joue le personnage odieux du Dr McKay.

Interview de David Hewlett par Serie TV :

Série TV : Comment était-ce, de se retrouver dans Atlantis après avoir participé à quelques épisode de SG-1 ?
David Hewlett : C’était une énorme surprise, parce qu’il y a eu des tas de personnages fabuleux dans SG-1 pendant des années et que moi, j’étais sans doute le pire ! Le plus odieux, déplaisant qu’ils aient jamais eu dans la série… Il fallait être un peu stupide pour le faire revenir. (Rire.) Mais c’est très bien pensé, c’est un personnage fantastique et il semble que les fans adorent le détester ! J’avais entendu parler de la série parce que je connaissais une actrice qui était sur le coup, mais elle n’était pas sûre de vouloir participer parce qu’elle n’y connaît rien en science fiction. Moi je lui disais de foncer et de parler de moi aux producteurs. (Rires.) Contrairement à l’Europe, où la science fiction à sa place, en Amérique du Nord, on ne prend pas ce genre sérieusement. On pense à Star Trek des années 60 où Lost in Space, à des monstres craignos dans des décors ridicules. Or la beauté de la science-fiction, c’est que tu peux explorer les choses que les autres programmes télés ne peuvent pas faire… Des trucs conceptuels. Alors, avec tout l’univers Stargate, SG1 comme Atlantis, ces personnages incroyables et leur conflits, pour un acteur, c’est un pur plaisir.

Sur le papier, votre personnage est un peu un « emmerdeur ». N’aviez vous pas peur de ne pas parvenir à le rendre attachant ?
J’ai abandonné l’idée d’être sympa depuis longtemps ! (Rire.) C’est très amusant de jouer quelqu’un d’antipathique, on a une très grande liberté avec un personnage qui dit ce qu’il pense, qui ne se censure jamais. C’est un vrai sociopathe ! (Rire.) c’est vraiment le type à ne pas inviter en soirée. Le vrai défi, c’était de passé d’un personnage secondaire, où on peut se permettre d’être arrogant et antipathique, à celui de personnages réguliers sans trop le changer. Et le truc, c’était de faire comme Breakfast Club. On a tous ces personnages qui ne s’entendraient jamais dans la vraie vie mais si on se penche dessus, on s’aperçoit qu’il y a bien plus de choses sous-jacentes que ce qu’ils veulent bien montrer. Donc oui, il est très arrogant, misogyne, et parfaitement odieux, mais en réalité, il se bat contre sa propre insécurité, ses phobies et tout un tas de choses.

Avec vous passage sur SG-1, êtes vous arrivé sur Atlantis comme l’homme d’expérience, celui qui sait tout et qu’on vient consulter ?
(Rire.) Je me suis surpris en train de dire : « Oui, moi, sur SG-1… ». (Rire.) J’ai un petit côté je sais-tout, de toute façon. Mais j’avais un gros avantage sur ceux qui arrivaient dans la série du fait que j’étais là avant. J’avais un personnage déjà établi, je savais déjà bien comment il était, je connaissais Stargate. Et puis je suis un « geek », un accro à ce genre de trucs, aussi ! Donc, je regarde Stargate et j’adore la science-fiction. En fait, je ne suis pas tant l’homme d’expérience que le gros « Geek » qu’on vient voir quand on se demande si d’habitude, en science-fiction, on fait telle ou telle chose. (Rire.)

Votre personnage a cette gestuelle très parlant qui lui est propre. Est ce quelque chose que vous travaillez ou est ce que ça vous vient sur le plateau ?
Je n’y pense pas trop, je le crains. Le vrai comique gestuel, c’est du pur Hewlett ! (Rire.) J’ai toujours été assez physique dans mon jeu. Je suis assez mal dans ma peau, donc je laisse ça s’exprimer un peu plus avec McKay. Et il a y beaucoup de choses qui sont déjà écrites : c’est un personnage tellement riche que je n’ai qu’à venir et me faire plaisir et tout se met en place. Il a le même côté coincé que mon père, dont je m’inspire beaucoup, mais pas mal de choses viennent aussi de Brad Wright et Robert cooper. McKay vient en partie d’eux et plus ça va, plus j’ai ainsi l’occasion de les connaître. Les auteurs également. Je sens que les auteurs se font plaisir en écrivant mes répliques et ça rend les choses encore plus facile.

Robert Cooper a déclaré à propos de McKay : « Il est un peu comme moi : arrogant, il croit qu’il est plus intelligent que tout le monde, mais dans le fond, il a un cœur d’or ! »
Il a entièrement raison, à part pour le cœur d’or ! (Rire.) C’est plutôt un cœur en titane, ça vaut plus que de l’or… Ce qui est amusant, c’est que j’en ai parlé à Brad et Robert il y a quelque temps et Brad disait que le personnage ressemblait à Robert, tandis que Robert affirmait qu’il était comme Brad… Donc, je suppose que McKay est un mélange des deux.

Votre personnage a une certaine profondeur également. Etait-ce présent dès le départ ou est ce quelque chose que vous et les scénaristes avez ajouté au fur et mesure que la série avançait ?
C’est un des avantages d’être un des personnages principaux. En tant que personnage secondaire, tu dois tenir un rôle spécifique et le mien était de contrarier Samantha Carter et à peu près tout le monde de SG-1, mais sur Atlantis, il y a eu bien plus de choses à approfondir. Cela dit, je n’ai pas tant de choses que cela à faire, il me suffit d’apprendre mes répliques et tout va bien, parce que les scénaristes connaissent McKay à fond… Ce que j’apporte peut être, c’est que j’essaye de détourner le sens des répliques. Comment faire sonner une réplique très simple comme une insulte, par exemple ? Si ce type pouvait trouver le moyen de vexer quelqu’un en disant simplement : « Il faut que j’y aille », il ne se gênerait pas…

Vous êtes vous déjà surpris comme cela dans la vraie vie, en train de devenir odieux sans le réaliser ?
J’ai quinze minutes de McKay qui me sont accordées quand je rentre à la maison, après ma copine dit : « ça suffit ! » sur le plateau aussi, je suis beaucoup plus odieux. Dans le travail d’un acteur, on doit toujours faire émerger la part de soi qui correspond au personnage. Et je pense que tout le monde a ça en soi, le crétin qui fait le malin, l’arrogant qui parle un peu vite. Tout le monde aurait voulu être celui au premier rang de la classe avec toutes les réponses.

Dans l’épisode Home (1#09), on a l’occasion d’en savoir un peu plus sur la vie de Mckay avant de qu’il rejoigne la mission Atlantis. L’imaginiez-vous comme ça ?
Ce n’était pas tout à fait aussi glamour que ce que j’imaginais ! (Rire.) Un jour, j’ai plaisanté en imaginant McKay, qui ne trouverait aucun message sur son répondeur en rentrant chez lui. Et puis arrive cet épisode… Ce n’était qu’une blague à propos de la tristesse potentielle de son existence et c’était devenu son existence. Même si c’était une illision, ça restait McKay. Il a cette gêne terrible à l’égard d’à peu près tout, il ne se sent chez lui nulle part et c’est épuisant. Mais c’est très amusant à jouer. De ce cette insatisfaction avec la vie naissent tous les grands McKayismes, les grands réparties et ce côté sarcastique.

La série donne l’impression qu’il y a une histoire entre vous et le Dr Weir. Est-ce qu’il y a quelque chose qui a été clairement écrit à ce sujet ?
Pas jusqu’à présent, mais je suis sûr que ça viendra. Pour une simple raison : elle m’a choisi, or personne ne voudrait travailler avec McKay à moins d’avoir quelque raison cachée. (Rires.) La beauté de Weir est qu’elle est une diplomate. Son boulot est de faire en sort que tout le monde s’entendent et c’est difficile, particulièrement avec McKay ! Son passé avec McKay n’est certainement pas d’ordre romantique. Ça doit être une relation professionnelle. Le fait est que McKay maîtrise son truc, et c’est agaçant. Il pense toujours qu’il sait tout mieux que les autres et il est toujours désireux d’avoir raison contre tout le monde et de se prouver qu’il est plus intelligent qu’il n’est. Il adore les manuels, il doit certainement avoir le carnet de bord de SG-1 pour livre de chevet. Comme moi, j’adore les livres manuels, c’est incroyable comme ça vous donne l’air intelligent.

Est ce que les scénarios vous font rire quand vous les découvrez ?
Oui je passe mon temps à ricaner en lisant les scénarios. J’éprouve un certain plaisir coupable quand je regarde les épisodes et que je me surprends en train de rien à ce que fait McKay. Généralement, lorsque je me regarde, je trouve cela très dérangeant, mais pour x raison, avec cette série, j’oublie que c’est moi. Je ne connais pas de plus grand plaisir que de faire rire les gens. C’est parfois énervant, mais je pense que c’est la meilleur des médecines.

Au début de la série, votre personnage était essentiellement coincé derrière son ordinateur et à présent, il se trimballe sur le terrain avec toutes ces armes. Ça vous plaît ?
Oui. Je gémie et je me plains sans arrêt de la nature : je ne suis pas vraiment fan des arbres et des insectes. Je me demande si je n’ai pas détruit la couche d’ozone à moi tout seul, vu la quantité de spray anti-moustique que j’utilise. Les gens me fuient sur le plateau à cause de l’odeur. Mais j’adore les passages sur le terrain, parce que c’est l’occasion pour McKay d’exprimer son malaise à l’égard de tout son environnement. Il déteste aller sur le terrain ! Et c’est contagieux, je suis sûr que mes allergies sont pires depuis que je fais ce boulot. Et je n’aime pas les armes, j’ai toujours l’impression que c’est dangereux, qu’il ait une balle ou non. Et tout cas, ça l’est entre mes mains ! (Rire.) Cela dit, il a une indéniable sensation de puissance quand on tire au P90. ça donne envie d’acheter un cheval et de devenir cowboy !

Votre personnage, à bien des égards, est l’élément comique de la série. Souvent, ce type de personnage n’évolue pas au fil des saisons. Peut-on espérer des changements cette année en ce qui concerne McKay ?
Ce que j’aime cette saison, c’est qu’elle chamboule toutes les réponses stéréotypées existantes. La première saison servait à établir le périmètre de nos personnages et la grande intelligence des auteurs et des producteurs a été de casser cela cette année. Donc, tout à coup, McKay se plante sur certains trucs. Sheppard se fait rappeler à l’ordre. Et Rainbow (lieutenant Ford) se met à agir comme un véritable inconscient. Et il y a l’arrivée de Ronon. On a vraiment beaucoup joué avec les rôles et il y aura beaucoup plus de frictions à présent entre les personnages. On commençait à s’entendre vers la fin de la saison, on faisait équipe pour résoudre les problèmes et à présent, on a tous des approches différentes. C’est la série des deux séries, SG-1 et Atlantis, les personnages sont un peu comme l’eau et le feu, aucun des personnages ne s’entend vraiment tellement bien. Il se moquent constamment les uns des autres. L’ensemble est très sarcastique.

Avez-vous l’impression d’être arrivée sur SG-1 il y a longtemps ou le temps est-il passé vite ?
J’ai l’impression que c’était il y a un million d’années. C’est vraiment bizarre. D’autant qu’en faisant Atlantis, je me disais « super je vais revoir Amanda ! Faire coucou à Chris ! », et je ne les vois jamais ! Le planning est tel que si on est sur un plateau, ils ne peuvent y être en même temps. Et vice versa. Je les verrais sans doute plus si je ne faisais pas la série !

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